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Dérèglement - Performances and Exhibitions 2024






Quand le climat est détraqué, les crocodiles remontent vers le cercle polaire, les ours blancs grillent dans les déserts, et les oranges font n’importe quoi. Du Maroc à la Suède, de l’Islande aux Emirats Arabes, le photographe Raphaël Helle et Caroline Amoros alias Miss O’Range questionnent sous la forme d’une fable photographique, poétique ironique et fantasque, le dérèglement climatique lié au comportement irrationnel des humains.

When the climate is disordered, crocodiles go back up towards the polar circle, the polar bears roast in deserts, and oranges make anything. From Morocco to Sweden, from Iceland to the Arab emirates, the photographer Raphaël Helle and Caroline Amoros alias Miss O’Range  question under the shape of an ironic and unpredictable photographic, poetic fable, climate change  bound to the irrational behavior of the human beings.

Performances Miss O’Range : voir le travail
Portfolio Exposition Exhibition @caroline amoros @raphael helle  : voir le travail

Caroline Amoros 00 33 (0) 6 58 13 61 26 caroline.amoros1@gmail.com

 

Portfolio Exposition- Exhibition @caroline amoros @raphaël helle  : voir le travail

Caroline Amoros 00 33 (0) 6 58 13 61 26 caroline.amoros1@gmail.com




Pince-moi je rêve par Rémi Checchetto

Le monde de ce siècle le vingt-et-unième dans la liste, en est à sa genèse, ça sent le souffre et la glace, c’est pas trop le matin du monde et son haleine est chargée en voulez-vous en voilà, néanmoins des enfants naissent encore qu’on promène dans des poussettes et qui verront peut-être la fin de ce vingt-et-unième, La Miss n’est pas déjà arrivée, tardive est un peu son arrivée qui sera néanmoins éclatante et salvatrice, d’ailleurs tenez la voilà entre chien et loup avec un vert croco, et le monde d’un coup fait ouf, c’est que le monde qui est aussi barbouillé que tracassé, a néanmoins des yeux partout et sait que là où passe La Miss ça remet de l’ordre dans ses synapses, de l’allégresse dans ses rouages et du bonus à sa partie, aussi redit-il même une seconde fois ouf




ouf

 Tous les jours sont jours de pleine lune, les jours comme de nuit, tous les jours comme de nuit c’est pince-moi je rêve y’a des crocos sur la glace, des oranges sur la neige, des miss la même partout en plusieurs exemplaires, des mirages en veux-tu-en-voilà, des miracles à tous les étages, tous les jours comme de nuit y’a le train-train qu’est plus là, on voit le monde comme par le grand bout de la lorgnette, l’horizon en est carrément plus large, on y voit plus clair, la planisphère est une orange toute orange, on sourit et rit, ça sort de notre bouche en buée bleue, on échappe immédiatement à l’anonymat cruel dans lequel nous sommes jetés, nous sommes ceux-ce qui sourient et rient tandis que les crocos avancent dans la ville




des miracles

C’est qu’elle est ainsi, La Miss, elle n’hésite pas à se hisser sur ses propres épaules pour penser plus haut et faire plus beau, elle n’hésite pas plus à avoir vingt bras et autant de mains et autant de jambes et pieds pour vous transformer le paysage et vous changer le quotidien, c’est qu’il lui faut tout ceci et cela pour traduire ce qui se chante doucement dans sa tête et le métamorphoser en faits et gestes et oranges, tout ce qui se chante dans sa tête doucement et comment dire ? tumultueusement ? tapageusement ? non, plutôt des chansons qui franchissent allègrement des rivières pleines de crocos là où des ponts côtés en bourses les passent pesamment 


ce qui chante

On la regarde faire, La Miss, c’est rafraîchissant comme un verre de Volvic, c’est guai comme une bulle de Perrier, fin comme la nervure du mimosa, on en retrouve nos zygomatiques, on pensais que faute de servir ces derniers temps, ils avaient quitté notre morphologie, mais non, nous les avons encore et en bon état de fonctionnement en prime, d’accord, ils étaient chouia rouillés et coincés au début, chouia poussiéreux et presque aux oubliettes de notre histoire, mais bon ça s’est dégrippé, un petit coup d’œil à La Miss croco sous le bras a bien suffit et les voilà tout ragaillardis, tout pimpants allant dans les crescendos du sourire, dans les dièses du bon rire, celui qui permet l’expulsion du vieil aire que nous avons au fond des poumons et de toutes les toxines et turpitudes qu’il emmagasine 



un verre de Volvic

C’est que La Miss elle vous prend par exemple l’affreux réchauffement climatique dans les mains, jongle prestement et joliment avec, souffle trois petits coups dessus et vous en fait une boule de neige avec une orange comme noyau, et nous de notre côté nous nous mettons bien en face de la trajectoire de la boule et nous sommes tout guillerets de la prendre dans la figure et de déguster l’orange dans la foulée, en cadeau nous sommes tout contents de constater que pour une fois notre égocentrisme ne nous place ailleurs et hors de la trajectoire de la boule, c’est que ça fait du bien de se mettre l’égocentrisme sous le bras, de passer à la douche froide du réchauffement climatique et de manger de bonnes vitamines bonne mine



l’affreux réchauffement

C’est, qu’on se le dise, que de cinq à sept, la nuit, pas le soir, La Miss est chavirée et est accouplée à des pensées qui vont et viennent dans son ciboulot, des trucs et des bidules qui la dérangent et l’agacent et l’irritent, des choses et autres qui le réveillent et plantent leurs dents bien fermement dans son cuir chevelu jusque dans ses rêves qui tournent en eau de boudin et se cauchemardisent, ceci a pour double effets que premièrement elle ne sort plus sans sa blonde perruque et que deuxièmement elle ballade des crocos un peu partout, manière de sublimation et de volatilisation en forme d’éclat de sourire qui lui fait du bien au cuir chevelu et lui débouchent les tuyaux du ciboulot



5 à 7

Le temps qu’il fait et qui c’est sûr et certain nous défait, est une matière que pétrit La Miss et qu’elle plie à son bon vouloir, il y a qu’à voir son visage tout en stalactites glacés tandis qu’elle ne bouge pas d’un cil, d’autres sauteraient bras en l’air bras en bas, s’ébroueraient, feraient un feu de brindilles de mélèze, alors que La Miss, hors des contingences du climat, nous donne à voir son Buster Keaton, c’est qu’elle possède la résistance afin de pouvoir plier à son bon vouloir, la résistance est un don qui ne lui est pas tombé du ciel mais qu’elle s’est forgée en acier trempé et en drapeau orange dans la grande forge du refus et du non qui dit non à celles et ceux qui brûlent notre oxygène et mangent l’herbe tendre jusque sous nos pieds



résistance

Et aussi, force est de le constater et l’ayant constater de le dire c’est la moindre des choses, La Miss même son reflet elle l’a apprivoisé, même sont reflet regarde dans la même direction qu’elle, c’est qu’elle sait qu’il lui faut plus de deux yeux pour voir et savoir et faire avec son savoir-faire, le double lui suffit et le compte est bon, deux yeux pour voir quoi il y a devant elle plus deux yeux pour voir ce qu’elle a derrière la tête quand elle regarde devant elle, ubiquité qui lui permet un raccourci de vision qui lui permet un abrégé de pensée qui lui permet une vitesse d’exécution, une vitesse et une précision et une pureté d’exécution puisque rien ne se perd en route tout ce voit et se sait et se fabrique dans la même seconde



ubiquité

La Terre n’est pas une orange bleue mais la Terre est une orange qui a des bleus à force de s’en prendre plein le nez, plein le pnb et la couche d’ozone, de son côté La Miss récolte quelques oranges, les sauve, les câline, passe toute sa journée à jouer avec elles afin de les distraire et de les égayer, de leur faire prendre l’air et de leur offrir un second souffle, le soir venu, La Miss tout de même fort éreintée, va se coucher et se rêve multipliée en trois ce qui lui permettrait de bien plus grosses récoltes et des distractions oranginesques bien plus conséquentes, et la doterait de trois cerveaux et du triple de rêves où elle pourrait imaginer de bien plus vastes actions qui grosso modo feraient le tour de la Terre



des bleus

Mais il faut, quand on y pense c’est dingue tout ce qu’il faut, dingue comment la liste des il faut s’allonge, mais il faut, dingue ce que nous avions cru réglé et qui aujourd’hui réclame notre assistance, mais il faut aussi sauver les crocos qui à l’heure d’aujourd’hui n’ont plus que des glaçons à se mettre sous les crocs, on en voit ici et là déjà crevés, là-bas et ici des à la dérive, l’heure est importante et urgente, la mission est de toutes les priorités, le il faut et péremptoire, seul l’a vue La Miss et ses grands yeux pleins de cœur et de savoir, pleins de gentillesse et d’allégresse, et La Miss se lève de bon matin se nourrit comme sept et y va, tenez bon les crocos, ne lâchez pas, la voilà



des glaçons 

et des crocos

Et encore on regarde faire La Miss, et tout d’un coup un coup un seul cette vision nous donne des ailes, mieux que des ailes nous redonne des pieds, déjà ils piaffent à l’écurie, déjà ont mis leurs brodequins et déjà s’en vont en avant de nous, c’est que les pieds sont bien plus rapides que nos têtes, ont franchement plus d’aise et moins d’arrière-pensées, freinent moins et s’émancipent plus facilement, et nous voilà donc en route vers de nouvelles aventures, mais lesquelles au fait ? mais celles que procurent les visions évidemment, ô magnificence de la force de La Miss qui agit comme un aimant, met les boussoles à l’endroit et nous offre le chemin à suivre, mieux envoie nos pieds en éclaireurs



les pieds

En attendant des jours meilleurs peut-être bientôt, le monde glisse et tombent les oranges et La Miss s’est fait un œil au beurre noir orange, y’a des jours comme ça même dans la vie de La Miss où il serait préférable de rester devant la télé ou de tenter un sodoku sans se poser plus de question que il va où le 2 ? mais bon, La Miss a plusieurs cordes à son arc et elle ne tarde pas à ramasser toutes les oranges tombées sur le quai et à se remettre en route et à se rejoindre dans son trou de neige où y’a des oranges à disposer en rond justement pour qu’elle fasse la ronde, justement dans le sens des aiguilles de la montre justement pour entrainer le monde avec elles afin qu’il glisse moins sur les bas-côtés de son histoire



y’a des jours

La Miss, nous le savons tous, est muette, or de petits chariots de mots sortent d’un peu partout d’elle et s’en vont tout peinardement jusqu’à nos oreilles, ça nous fait de la paille pour nous réchauffer, des haricots vers et du comté AOP pour nous sustenter, des pavés de dessous la plage pour nos barricades et de la colle forte pour recoller tout un tas de machins que la grisaille et le grand chef a cassés comme l’éléphant dans le magasin de porcelaine de nos vie, pour des demain qui ne chanteront pas forcément nous ouvrons des répertoires où nous consignons toutes les vitamines que nous envoie La Miss en même temps que ses oranges


muette


 

DEREGLEMENT- MAROC

 


 





 


Fable photographique- Dérèglement

 


Quand le climat est détraqué, les crocodiles remontent vers le cercle polaire, les ours blancs grillent dans les déserts, et les oranges font n’importe quoi. Au Maroc et en Suède, nous avons débuté une fable photographique sur le dérèglement climatique. Nous continuons dans ce troisième volet avec l’Islande, île d’eau de glace et de feu. Ici comme ailleurs le réchauffement réduit la taille des glaciers, mais l’activité volcanique menace les humains de représailles. Notre prochaine destination est Dubaï, pour sa démesure aux antipodes de celle de l'Islande. Alors  nous  présenterons une sélection parmi l'ensemble de ces images qui, à travers le personnage fantasque de Miss O’Range questionnera l’impact sur l’environnement du comportement irrationnel des humains.
Les images d'Islande sont là, cliquez sur le livre, que vous pourrez feuilleter en ligne, et même en plein écran. Cela peut prendre quelques secondes à télécharger : http://www.blurb.fr/b/3517228
On peut également feuilleter en ligne les premiers volets de Miss O'Range réalisées au Maroc et en Suède, c'est ici : http://www.blurb.fr/b/3166162

Articles sur Miss O'Range

 

 Cassandre, sur Caroline Amoros alias Miss O'Range :

[…] Partout, les créations chargent frontalement la violence de la guerre, du capitalisme et de l’argent. Caroline Amoros s’est trouvée une nouvelle couleur. Orange! Des oranges amères, «oranges au goudron amer», oranges peintes en noir-goudron, oranges écrasées sur le bitume. Sur le bitume, Miss O’range écrit ses réflexions et citations, en orange. Après Madame LeJaune, ça tombe à pic, surtout à Aurillac où les bus du réseau urbain sont d’un orange pétant, autant que le logo du supermarché devant lequel elle s’installe. Sa zone d’intervention se situe dans le non-lieu d’un centre commercial, son rond-point, ses parkings. Poupées Barbie carbonisées au barbecue, douchées à la limonade (orange) ou mitraillées au fusil paintball, en orange évidemment. Amoros déverse autant d’aliments que Rodrigo Garcia, mais dans la rue, c’est mieux accepté que sur scène. Et les propos de Caroline Amoros  amis Princesse Peluche sont mieux ciselés, plus incisifs. Sa violence finement distillée est condensée dans des anti-icônes de notre sainte-consommation, des images qui tombent comme des couperets[…]


 
                             La Madone des ronds-points

Pour sa  nouvelle création « Miss O'Range », Caroline AMOROS la  développe sans dire un mot entre deux supermarchés et des ronds-points de circulation, au cœur de l'urbanité.
Au milieu de la rue qui longe une grande surface, une femme habillée en tailleur orange choisit une de ses cannes de golf et fait des swings dans des oranges disposées sur le macadam. Drôle, pas seulement.
La performance prend tout son sens lorsqu'on lit sur le pourtour d'un rond-point, terme de son golf urbain, cette phrase bombée :
« La première balle qu'un soldat français a tiré sous le laqué azur de ce ciel d'Algérie, elle s'est logée dans une orange. »
Plus tard, sur le parking d'un magasin Leclerc, elle dispose des roses blanches sur une croix gammée orange et les piétine tandis que l'on entend une chanson célèbre (« c'est aujourd'hui dimanche… »), dans laquelle un enfant offre à sa maman des roses blanches.
Un tract sur papier orange, distribué aux spectateurs, raconte ce qu'était le groupe de résistance la Rose blanche fondé en 1942 par deux étudiants de Munich (ils finiront guillotinés).
Après quoi le public divisé en deux est convié à une bataille d'oranges, avant que tout se termine en musique au milieu d'un rond point entouré par le flot des voitures. 
 
post du 23/8, l'article de la Montagne = la terre est une orange bleue //